Marseille
RESIDENCE CREATION
7 > 11 novembre 2022
"Sensual clouds”
Fragments d’un présent possible, d’un récit épais et multiple - Performance en danse, lecture, vidéo et création sonore pour plateau et in-situ.
Reprise de création - version 1#21 / Cie La nhdc (no hesitation – dare communion)
Conception, chorégraphie et interprétation : Natalie Hofmann
Création musicale et action performative : Katherine Sowerby
Assistance chorégraphique et dramaturgique : Beatriz Navarro
Pendant des étapes de travail précédentes :
Dramaturgie, assistance chorégraphique, création vidéo : Aude Cartoux, Anne-Sophie Popon, Sophie Scheifele.
Création musicale : Loïse Bulot et Raphaële Dupire
L’esprit de la terre boite.
Heureusement Bombolion a rencontré Chthulu.*
* L’«esprit de la terre» (Bombolion), personnage intégrante de Sensual Clouds, a rencontré et adopté Chthulu, un trope inventée par Donna Haraway, qui incorpore à la fois les forces terriennes et une façon de cohabiter la terre. Mais que sont ces forces terriennes ? (...) Selon Haraway, les forces terriennes sont tentaculaires et rhizomatiques, fait de symbioses, de connexions complexes et coévolutives entre les terriens. (...) Il s’agit des forces qu’on pourrait qualifier de païennes, si ce ne qu’elles précèdent tout découpage entre le religieux et du séculier (...). Elles sont de tout temps, ravages récents compris.
«Quant à moi, je nommerais mon démon Chthulu, et ferais une des créatures élémentaires, habitant des profondeurs, que l’on nomme chthoniennes.(...) Elles infusent tous les lieux, quelque soient les efforts civilisateurs pour les astraliser et pour installer l’Unique et ses comités domestiqués (...). Je propose un nom pour un ailleurs et pour un autre temps, un temps qui a été, qui est toujours et qui pourrait encore être : le Chthulucène».
Donna Haraway, « Sympoïèse, SF, embrouilles multi-spécifiques.»
« Il y a 2 ans environ, j’ai eu un accident de rupture du tendon d’Achille, en pleine création de Sensual Clouds.
Ce travail interroge notre relation avec la terre. Les nuages sont ici synonyme pour un espace vivable, une matière protectrice, à la fois sensible, sensuelle et insaisissable. Une membrane liant l’existence terrestre et l’infini. Ils nous regardent.
L’étrange phénomène d’appartenir à une espèce particulièrement destructrice réveille l’animal intérieur qui réclame la sortie de ce cercle vicieux d’abus, de violence et de domination. Une recette se tente : Confronter sa chair, sa terre - intérieure et extérieure. Pousser un cri, rêver un chant. Retrouver sa femme-racine. Transformer les démons en alliés. Étendre sa sensualité jusqu’à l’infini du ciel, ouvrir le cœur. Quitter sa zone de confort et s’engager dans une vibration autre - qu’on pourrait - peut-être - nommer amour.
A la reprise de la création, d’autres problèmes physiques ont surgi. Il fallait réopérer, attendre à nouveau. L’apparitiondu Co-vide, du vide collectif a confirmé mes pressentis d’une société ayant perdu son lien inter-humain et inter-espèce.
J’ai eu le temps d’aller dedans et d’entendre les pensées des autres. C’est, entre autre, dans l’écriture de Donna Haraway que j’ai rencontré beaucoup de résonance. Elle m’a permis de retrouver la joie vitale de cultiver un récit, épais et multiple, de réinventer, de tisser, de fabriquer une toile toujours nouvelle, en utilisant ma vulnérabilité comme force d’inspiration.
J’avais alors envie de développer une nouvelle version de ce travail, sous forme de performance-lecture. J’ai senti le besoin de pratiquer la continuité, the ongoingness, vue d’en bas, depuis la terre, la chair »
I need to share, to care
To love
To leave.
En joie, jouer, jouir, mourir.
Production : mo(u)vement & vision(s)
Coproduction : ARTIANCE / Centrum voor de kunsten Alkmaar / NL
Soutiens : Marseille Objectif Danse, LA ZOUZE / Cie Christophe Haleb, KLAP / Maison pour la danse,
Ballet National de Marseille, Goethe-Institut Marseille, PÔLE 164, C.I.A.M., association Smac.
Natalie Hofmann
Natalie Hofmann est performeuse, danseuse, chorégraphe et artiste plasticienne.
Parallèlement à ses études à l’École Supérieure des Beaux Arts de Marseille, elle s’initie à différentes techniques et approches au mouvement : Contact-Improvisation, yoga, butô, danse contemporaine, Body Mind Centering... à partir desquelles elle met en jeu les matières de mémoire cellulaire, les croyances, les situations, ainsi que ses propres limites physiques et émotionnelles.
Elle s'inspire du travail avec Lisa Nelson, Christophe Haleb, Deborah Hay, Julyen Hamilton, Daniel Lepkoff et Charlie Morrissey et des temps de vie en Afrique de l'Ouest, en Inde et au Népal où elle étudie les danses rituelles.
EIIe enchaîne avec une formation en danse contemporaine et chorégraphie à BerIin (Tanzfabrik) et y approfondit ses connaissances en Release-Techniques et pratiques somatiques. Elle y rencontre Meg Stuart et travaille avec Keith Hennessy, Susan Klein et Bonnie Bainbridge-Cohen et plonge dans le milieu post-punk de l’avant-garde berlinoise.
Images fortes, contrastes et ruptures, humour, risque et coïncidence sont les ingrédients qu’elle utilise pour créer de la friction avec les valeurs établies. Son travail interroge les limites entre la danse, la performance et l’installation, iI explore la voix et la vidéo. Elle crée des pièces chorégraphiques et des performances pour plateau et in-situ.
Depuis 2008 elle crée successivement Blue (solo), Here Hello (solo), Hymn (solo), Popo, Neuneu, Concon et Nunuche (duet), Nuts (pièce de groupe), Red is Green (solo en collaboration avec Fabrice Césario), AIM (quintet), White is Orange (performance/installation), Unknown (performance/installation), Pas Lapin (duet), Etendues poreuses (performance/installation) et Sensual Clouds (solo). Son travail a été présenté entre autre à la Distillerie (Aubagne), à la Tanzfabrik Berlin, à l’ISBA (Institut Supérieur des Beaux-Arts de Besançon), à Marseille Objectif Danse, à La Compagnie, lieu de création (Marseille), au Ponderosa Tanzlandfestival (Stolzenhagen, Allemagne) , au Musée du Salagon (Mane, 04) et au Mac Arteum (Chateauneuf le Rouge).
Régulièrement, elle partage sa pratique sous forme d’interventions, ateliers et stages dans des divers contextes (académiques, associatifs, scolaires). Depuis 2013 elle s'investi dans la promotion du Contact-Improvisation à Marseille. En 2015 elle crée sa propre compagnie, la nhdc («no hésitation - dare communion»).
Sortie de résidence : Jeudi 10 novembre 2022